«Dans l’évolution de SWISSto12, la difficulté principale a été d’identifier le bon marché.»
15.06.2015
Emile de Rijk dirige SWISSto12, une spin-off de l’EPFL fondée en 2011. D’abord active dans la transmission de signaux térahertz pour le domaine des équipements scientifiques, la start-up se concentre depuis 2014 sur le marché des antennes pour les télécommunications satellitaires, dont la promesse est d’équiper la planète en réseau internet à haut débit. SWISSto12 fabrique ses antennes par impression 3D en matériaux plastiques, avant de les métaliser sur la base d’un processus breveté. Le récent contrat qu’elle a passé avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA) lui permet d’entrevoir un marché de plus d’un milliard de dollars. Outre un savoir-faire s’appuyant notamment sur une thèse de physique à l’EPFL, SWISSto12 a dès ses débuts bénéficié du soutien de programmes nationaux d’aide aux start-up, comme Venture Kick ou venturelab.
![]() Emile de Rijk est le CEO de SWISSto12, une spin-off de l'EPFL fondée en 2011.
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Félicitations pour votre contrat avec l’ESA: comment l’accord s’est-il déroulé?
L’an dernier, nous avons postulé à un programme du Swiss Space Center de l’EPFL, qui collabore avec l’ESA. Notre dossier a retenu l’attention des experts de l’ESA, qui nous ont invités à les rencontrer. Nous avons beaucoup discuté du potentiel de nos antennes imprimées en 3D pour les télécommunications satellitaires. Aujourd’hui, nous sommes les seuls à posséder cette technologie de fabrication dans le domaine des antennes. La discussion initiale s’est transformée en un projet concret.
Que représente le potentiel de votre technologie, pour l’ESA?
Les antennes satellites actuelles, entièrement en métal, sont compliquées à assembler et plutôt onéreuses, notamment à cause de leur poids. Aujourd’hui, 1 kg «d’antenne» coûte plusieurs dizaines de milliers de francs à lancer dans l’espace, un satellite de télécommunications contenant plusieurs centaines de kilos de composants! Nos antennes plastiques imprimées en 3D permettent une réduction de poids d’un facteur dix. Elles sont fabriquées en une seule pièce, ce qui ne nécessite pas d’assemblage. L’ESA croit au potentiel commercial de notre technologie et c’est pour cette raison qu’elle la soutient, en vue de l’appliquer à de futures missions scientifiques spatiales ambitieuses, semblables au lancement de la sonde spatiale Rosetta en 2004.
Quelles sont les perspectives d’un tel projet, pour SWISSto12?
Ce projet nous permet d’asseoir notre crédibilité dans le domaine spatial. Nos antennes sont également utilisables au sol, ce qui nous laisse entrevoir le marché de la connectivité en mouvement, permettant aux usagers d’avions, trains, navires et vehicules de rester connectés à Internet. Ces développements vont également nous permettre d’agrandir notre équipe d’ingénieurs dans un avenir proche.
À nos débuts en 2011, nous avons commencé à développer des composants térahertz pour le marché des instruments scientifiques (imagerie médicale, contrôle qualité de puces électroniques, résonance magnétique, etc.) Malgré ses avancées technologiques, ce marché est toujours un marché de niche. Ce constat nous a décidés à opérer un virage ambitieux vers le domaine des télécommunications, en 2014.
Dans l’évolution de SWISSto12, la difficulté principale a été d’identifier le bon marché. Notre technologie était prometteuse dès nos débuts, mais nous ne connaissions pas son potentiel commercial exact. Malgré une base économique croissante dans le premier domaine d’activité que nous conservons pour l’avenir, nous avons décidé de miser principalement sur un marché à la hauteur de nos ambitions.
À long terme, notre objectif est de devenir un acteur de référence dans le domaine des antennes pour télécommunications satellitaires, dans l’espace et au sol. Nos clients potentiels actuels se nomment Airbus, Boeing, Space X ou encore Thales Alenia Space. Nous sommes d’ailleurs en pleine recherche de fonds en série A auprès de corporate VCs européens actifs dans l’industrie spatiale et de l’aéronautique. Ces fonds nous aiderons à poser les premiers jalons de nos objectifs de croissance, à travailler sur la certification aeronautique et spatiale de nos produits et à ouvrir un bureau de vente aux Etats-Unis, où se concentre une grande partie de notre marché.
SWISSto12 repose notamment sur un projet de thèse à l’EPFL, que tu as terminée en 2013. Outre l’aide de l’Ecole et les nombreux prix et récompenses accumulés, tu as également bénéficié de l’aide des programmes Venture Kick et venturelab pour devenir un entrepreneur accompli…
Nous avons reçu de précieux soutiens et remporté de nombreuses récompenses depuis nos débuts. La Suisse regorge de mécanismes de soutien pour les jeunes entreprises, comme Venture Kick, venturelab, deVigier, la Fondation pour l’Innovation Technologique, >>venture>>, la CTI, sans parler de l’aide de l’EPFL.
Venture Kick à été un des éléments nous permettant de «sortir de laboratoire» grâce à un capital de pré-amorçage de CHF 130'000. De plus, la structure du processus en 3 étapes nous a permis de mûrir notre idée et de recevoir le feedback d’experts confirmés.
En 2012, nous avons eu la chance de faire partie de l’équipe nationale suisse des start-up à Boston grâce au programme d’accélération venturelab. Cela nous a permis d’accroître notre réseau en Suisse et à l’étranger, et d’améliorer nos compétences pour l’acquisition de clients et d’investisseurs. En 2012 également, nous sommes également entrés au classement des 100 meilleures start-up suisses, ce qui a permis de renforcer notre crédibilité.
Tout cela a contribué à notre élan, couplé à de vraies compétences à l’interne. Même si l’aventure entrepreneuriale est dure, je recommencerais exactement la même aventure si tout était à refaire.
L’an dernier, nous avons postulé à un programme du Swiss Space Center de l’EPFL, qui collabore avec l’ESA. Notre dossier a retenu l’attention des experts de l’ESA, qui nous ont invités à les rencontrer. Nous avons beaucoup discuté du potentiel de nos antennes imprimées en 3D pour les télécommunications satellitaires. Aujourd’hui, nous sommes les seuls à posséder cette technologie de fabrication dans le domaine des antennes. La discussion initiale s’est transformée en un projet concret.
Que représente le potentiel de votre technologie, pour l’ESA?
Les antennes satellites actuelles, entièrement en métal, sont compliquées à assembler et plutôt onéreuses, notamment à cause de leur poids. Aujourd’hui, 1 kg «d’antenne» coûte plusieurs dizaines de milliers de francs à lancer dans l’espace, un satellite de télécommunications contenant plusieurs centaines de kilos de composants! Nos antennes plastiques imprimées en 3D permettent une réduction de poids d’un facteur dix. Elles sont fabriquées en une seule pièce, ce qui ne nécessite pas d’assemblage. L’ESA croit au potentiel commercial de notre technologie et c’est pour cette raison qu’elle la soutient, en vue de l’appliquer à de futures missions scientifiques spatiales ambitieuses, semblables au lancement de la sonde spatiale Rosetta en 2004.
Quelles sont les perspectives d’un tel projet, pour SWISSto12?
Ce projet nous permet d’asseoir notre crédibilité dans le domaine spatial. Nos antennes sont également utilisables au sol, ce qui nous laisse entrevoir le marché de la connectivité en mouvement, permettant aux usagers d’avions, trains, navires et vehicules de rester connectés à Internet. Ces développements vont également nous permettre d’agrandir notre équipe d’ingénieurs dans un avenir proche.
«Nos clients potentiels actuels se nomment Airbus, Boeing, Space X ou encore Thales Alenia Space»
Vous avez débuté vos activités en 2011 – parle-moi de l’évolution de SWISSto12 jusqu’à aujourd’hui et ta vision pour l’avenir.À nos débuts en 2011, nous avons commencé à développer des composants térahertz pour le marché des instruments scientifiques (imagerie médicale, contrôle qualité de puces électroniques, résonance magnétique, etc.) Malgré ses avancées technologiques, ce marché est toujours un marché de niche. Ce constat nous a décidés à opérer un virage ambitieux vers le domaine des télécommunications, en 2014.
Dans l’évolution de SWISSto12, la difficulté principale a été d’identifier le bon marché. Notre technologie était prometteuse dès nos débuts, mais nous ne connaissions pas son potentiel commercial exact. Malgré une base économique croissante dans le premier domaine d’activité que nous conservons pour l’avenir, nous avons décidé de miser principalement sur un marché à la hauteur de nos ambitions.
À long terme, notre objectif est de devenir un acteur de référence dans le domaine des antennes pour télécommunications satellitaires, dans l’espace et au sol. Nos clients potentiels actuels se nomment Airbus, Boeing, Space X ou encore Thales Alenia Space. Nous sommes d’ailleurs en pleine recherche de fonds en série A auprès de corporate VCs européens actifs dans l’industrie spatiale et de l’aéronautique. Ces fonds nous aiderons à poser les premiers jalons de nos objectifs de croissance, à travailler sur la certification aeronautique et spatiale de nos produits et à ouvrir un bureau de vente aux Etats-Unis, où se concentre une grande partie de notre marché.
SWISSto12 repose notamment sur un projet de thèse à l’EPFL, que tu as terminée en 2013. Outre l’aide de l’Ecole et les nombreux prix et récompenses accumulés, tu as également bénéficié de l’aide des programmes Venture Kick et venturelab pour devenir un entrepreneur accompli…
Nous avons reçu de précieux soutiens et remporté de nombreuses récompenses depuis nos débuts. La Suisse regorge de mécanismes de soutien pour les jeunes entreprises, comme Venture Kick, venturelab, deVigier, la Fondation pour l’Innovation Technologique, >>venture>>, la CTI, sans parler de l’aide de l’EPFL.
Venture Kick à été un des éléments nous permettant de «sortir de laboratoire» grâce à un capital de pré-amorçage de CHF 130'000. De plus, la structure du processus en 3 étapes nous a permis de mûrir notre idée et de recevoir le feedback d’experts confirmés.
En 2012, nous avons eu la chance de faire partie de l’équipe nationale suisse des start-up à Boston grâce au programme d’accélération venturelab. Cela nous a permis d’accroître notre réseau en Suisse et à l’étranger, et d’améliorer nos compétences pour l’acquisition de clients et d’investisseurs. En 2012 également, nous sommes également entrés au classement des 100 meilleures start-up suisses, ce qui a permis de renforcer notre crédibilité.
Tout cela a contribué à notre élan, couplé à de vraies compétences à l’interne. Même si l’aventure entrepreneuriale est dure, je recommencerais exactement la même aventure si tout était à refaire.